top of page

Il se découpe en 3 parties. Un prologue pictural, où défile une succession de beautés visuelles. L'apocalypse offerte par Lars Von Trier est la plus belle jamais réalisée. 2012 et Le Jour d'Après peuvent se rhabiller. Pas d'urgence, pas de peur ni d'explosions, mais un montage lent et contemplatif.

Chapitre 1 : Justine. Kirsten Dunst est celle qui a eu le prix d'interprétation féminine, et je le comprends. Cependant, Justine est agaçante. Cette première partie est longue, trop longue. "Melancholia" est non seulement le nom attribué à la planète qui va tous nous tuer, mais aussi le trouble dont souffre Justine. Elle se fiche de son mariage, de son mari, de l'effort déployé par sa soeur, Claire. Elle va-et-vient, en s'efforçant de sourire, mais son ennui la trahit. Ce que je lui reprocherais, c'est ce profond égoïsme. Même s'il ne s'agit pas vraiment de ça, Justine agit avec tellement de négligence qu'elle en devient égoïste. Sa soeur en a marre, et moi aussi. "Sometimes I hate you so much...". Mais si Justine trouve tout ceci tellement désuet, c'est parce qu'elle sait très bien que tout va bientôt finir. A quoi bon ? Tout ceci est inutile. A la première vue d'Antarès, elle a tout compris. Cela n'empêche pas le personnage d'être particulièrement irritant.

Chapitre 2 : Claire. Charlotte Gainsbourg est magnifique dans le rôle de la soeur, femme, et mère de famille paniquée à l'idée d'être heurtée par une planète. Malgré l'assurance de son mari, elle a raison, et le spectateur a beau le savoir, le final laisse sans voix, mais, j'y reviendrai. Ce chapitre se passe après le mariage, mais on ne sait pas combien de temps s'est écoulé depuis. Justine est incapable d'être autonome, elle s'installe donc dans le château de sa soeur et son beau-frère. Et pendant ce temps, Melancholia effectue son transit. Claire craint que la Terre soit sur son passage, et pleure de soulagement lorsqu'elle la voit s'éloigner. Seulement le lendemain, à l'inverse, elle se rapproche, et en essayant de prendre la situation en main, elle panique et, soyons honnêtes, se ridiculise. Mais, qui - à part Justine - garderait son sang-froid face à cette fatalité ? Le talent de Charlotte Gainsbourg prends tout son sens, son désespoir est si palpable qu'elle en devient extrêmement touchante. Et moi, c'est ce chapitre-là, qui m'a subjuguée. Partagée entre l'amour et la haine de cette soeur malade, Claire se retrouve seule devant l'inévitable.


Et cette fin du monde, elle nous est montrée bien en face. Melancholia est grosse, impressionnante, la collision est à couper le souffle. Si Justine garde son sang-froid, c'est qu'elle et Melancholia ont un étrange lien, comme en témoigne son fameux bain de lune, la lumière de la planète semble l'apaiser. Et si Melancholia effectuait cette boucle avec la Terre justement parce que l'appel de Justine l'attire vers elle ? Claire pleure à chaude larme, alors que Justine illumine. Il se passe quelque chose, et nous en sommes les témoins. Tout ceci nourrit l'oeuvre de Lars Von Trier. Une oeuvre onirique. Un chef-d'oeuvre, je dirais même. Ces trois parties forment un tout grandiose, et les défauts du chapitre de Justine ne tâche en rien la perfection de ce film.

Melancholia, ainsi, je te dévoile mon amour.

Source : Melancholia site officiel

Twiggy

Poser des mots sur Melancholia est plus difficile qu'il n'y parait, car je n'ai pas dans mon lexique des mots pour représenter ce que mes yeux ont ressenti.

En premier lieu, je précise qu'il s'agit de mon premier Lars Von Trier. Dogville et Antichrist ont suivi, mais c'est Melancholia qui m'a interpelé plus que les autres.

Melancholia de Lars Von Trier (2011)

Cinéma

bottom of page